La Nuit des Géographes

« T'as écrit quoi, Idriss ?    - Alors tout commence quand... - Nan ! Raconte-nous juste ce que tu as écrit. - Oui, dit Lisa. - Ok, ok ». Donc j'ai écrit :  «  bonjour, je suis le voisin, je voulais savoir si vous allez bien et si pour vous ce n'est pas trop dur le confinement. Perso, j'en peux plus !  P.S. vous pouvez me rendre la balle que mon copain avait lancée chez vous ? Merci d'avance  » . - Du coup, elle t'a rendu la balle ? dis-je d'une voix pleine de curiosité. - Euhhhh,  comment dire... - Allez ! - Quand elle m'a renvoyé la pierre elle avait laissé un papier où elle me disait :  « Oui je me porte bien merci pour la balle par contre je l'ai jetée dans ma poubelle car je croyais que c'était juste des enfants agaçants qui jouaient. Je suis navrée  ».  - Oh nan ! Je suis dégoûté ! - Alors moi imagine, je l'ai payée super cher ! - Oh dommage, j'aurais bien aimé jouer avec, dit Lisa ».

« T'as écrit quoi, Idriss ?    - J'ai écrit : Bonjour Madame, je sais que votre mari est mort 😓. On est en confinement, si ce n'était pas le confinement je pourrais venir à côté de vous, mais il y a la confinement. La balle que je vous ai lancée, est-ce qu'elle a cassé la fenêtre ? » P.S.1. S'il vous plaît, rendez la balle.  P.S.2. Bonjour, c'est moi ça va bien ? P.S.3. On attend ! Nous trois, signé Lisa, Thomas, Idriss 😀

« T'as écrit quoi, Idriss ?    - Vous voulez vraiment le savoir ? nous demande Idriss. - Oh oui Idriss, s'il te plaît ! supplie Lisa - Bon d'accord. Alors voilà je lui ai demandé si elle allait bien, je lui ai aussi dit que ce serait bien de s'écrire régulièrement, je n'ai pas oublié de demander où sont ses enfants et aussi si elle veut me répondre, qu'elle me renvoie la pierre avec son mot. Voilà, je crois que c'est tout ! nous dit Idriss.  - Ouah ! Tu as écrit tout ça, j'espère que tu t'es relu avant de l'envoyer ! s'exclame Lisa. - Je crois que je vais faire comme toi vu que à part vous deux je n'ai personne à qui parler car ma maman travaille et mon père je le vois pas. - Ah oui j'ai aussi écrit que je voulais bien faire les courses à ma voisine, s'écrie Idriss. - Il va falloir se quitter, il n'y a plus de temps, à jeudi prochain ! »

« T'as écrit quoi, Idriss ?    - J'ai écrit : Bonjour, je voudrais récupérer mon ballon est-ce qu'on pourrait passer chez vous le récupérer ? Et vous pouvez passer chez nous pour que vous vous sentiez mieux au lieu de rester chez vous toute seule, je suis désolé de vous déranger. Au revoir. Et depuis je n'ai pas eu ma balle, dommage. - Bah, c'est normal ou peut-être elle n'a pas vu la lettre puisqu'elle est vieille. - Mouais, je n'en suis pas sûr mais je voudrais juste avoir ma balle !?! - Il faudrait que tu en achètes une autre puisque tu ne l'auras jamais, non Lisa ? - Je ne sais pas mais j'pense aussi. - Pfff je veux ma balle moi. - Pourquoi tu ne veux pas en acheter une autre ? - Je ne sais pas, mais je voudrais juste la mienne ! »

« T'as écrit quoi, Idriss ?     - J'ai écrit : Bonjour madame Steutchs, je voulais m'excuser pour le ballon de foot. Je ne sais pas si j'ai cassé quelque chose, je m'excuse d'avance. Pour le ballon, les haies ne sont pas très hautes. Je sais que vous vous ennuyez, alors si vous voulez me parler, appelez et j'ai dit mon numéro. Alors les amis, vous en pensez quoi ? dit Idriss, d'un air heureux. - Je trouve que c'est très gentil, Idriss, dit Lisa - Merci Lisa ».  Idriss était rouge comme une tomate, je rigolais derrière mon écran.  « Et toi Thomas, tu en penses quoi ? dit Idriss, d'un air curieux. - J'ai trouvé ça bien, mais c'est un mot quoi, dis-je d'un ton râleur. Mais elle t'a renvoyé quelque chose ?  - Non. Oh j'ai reçu la lettre, salut les amis à jeudi, dit Idriss. - Salut, à jeudi, dit Lisa en même temps que moi ». 

« Allez Idriss, dis-nous ce que tu as écrit ! dit Lisa impatiente. - D'accord Lisa je vais vous lire la lettre : Bonjour, je vous écris cette lettre sympathique. Je sais que vous êtes seule en ce moment mais j'aimerais que vous me répondiez car je voudrais entretenir une correspondance avec vous. Je sais que vous êtes une femme et vous étiez aussi une petite fille, je voudrais savoir comment faire ma déclaration à une fille que j'admire beaucoup. Pourriez-vous m'aider ? J'en ai vraiment besoin car mon meilleur ami l'aime aussi. Merci de votre compréhension. - Mouais, Idriss fais attention à toi je sais bien de qui tu parles, dis-je en rigolant. - J'adore mais c'est qui "la fille" que tu admires tant ? demande Lisa à Idriss. - Vous ne m'avez pas répondu les amis, comment avez-vous trouvé ma lettre ? - Elle était bien, même super ! dit Lisa - Moi, je n'ai pas adhéré surtout que tu m'as mentionné dans ta lettre. - Mais quand Mme Ducobu

« T'as écrit quoi, Idriss ?  - J'ai écrit pour savoir si elle pouvait me rendre la balle et je lui ai dit que je ne lancerai plus jamais la balle chez elle et au final j'ai reçu ma pyrite dans ma tête !  - Aïe, ça a dû faire mal, dit Lisa - Tu n'as vraiment pas de chance ». 

« T'as écrit quoi, Idriss ?  - Oui, c'est vrai Idriss, t'as écrit quoi ? - OK ! OK je vais vous le dire. Je lui ai écrit : Bonjour madame je vous écris car je pense que vous avez besoin de sourire. Vous avez la chance d'avoir un voisin comme moi. PS : vous pouvez venir chez moi manger un tajine, alors à demain. - Idriss, t'es sérieux là, dit Lisa - Sinon elle a renvoyé quoi ?  - Vous n'allez pas y croire elle m'a dit « Il y a le corona débile et même je ne viendrai pas ».  - Oh, pauvre Mme Acer, dit Lisa d'une voix douce.  - Je conclus. Bon on se voit le jeudi prochain ».  Quand Idriss quitte, soudain Lisa prend son gloss et fait un bisou sur l'écran, je suis rouge ketchup.

« T'as écrit quoi, Idriss ?  - Il faut juste que je cherche mon brouillon... »  Ce Idriss alors ! Il n'est jamais organisé ! « Voilà ! Alors... Chère voisine, je vous vois tous les jours. Vous avez l'air de vous ennuyer. Alors, j'ai décidé de vous écrire. Il y a longtemps mon copain Thomas a envoyé mon ballon chez vous. - Et j'en étais fier ! dis-je. - Thomas ! Arrête de le couper ! me dit Lisa d'un ton fort. - Donc je disais... reprend Idriss. Et vous me l'avez rendu. Votre mari est mort, je le sais, je suis désolé. J'aimerais savoir où sont vos enfants. Je sais que c'est pas bien de s'intéresser à la vie privée des gens ». 

« T'as écrit quoi, Idriss ?  - J'ai écrit... - Bon allez ! Pas encore de suspens ! On en a déjà eu beaucoup ! dit Lisa d'un ton ferme. Elle devient comme MOI !!! - Alors j'ai écrit : Chère Madame, je voudrais ma balle. En échange de ma pierre pyrite. Cette pierre c'est la plus belle de ma collection ! Cette balle est dans votre jardin depuis 2 ans ! Et vous n'avez jamais pensé à me la redonner ! - Et l'histoire de la pierre ? dit Lisa. - Chutttttttttttttttt !!!!!! - Le lendemain j'ai vu la dame. Elle m'a vu, elle est partie en courant chercher la pierre. Elle est revenue et a lancé la pierre de toute sa force ! Elle a failli casser la fenêtre ! Mais bon... J'ai retrouvé ma pierre ! » Ça c'était la fameuse histoire d'Idriss. 

« T'as écrit quoi, Idriss ?   - J'ai écrit bonjour, je voudrais récupérer ma balle que j'avais envoyée chez vous, que vous ne m'avez jamais rendue et c'est pas aimable de votre part, signé votre voisin. - Ça fait combien de temps ? dit Lisa - 4 ans ».

« T'as écrit quoi, Idriss ?   - J'ai écrit à la vieille dame : bonjour madame, vous allez bien ? Moi ça va très bien je sais que je ne peux pas vous parler face à face mais je vous souhaite du bonheur. S'il n'y avait pas le confinement je vous inviterais dans un restaurant mais vous voyez avec le couvre-feu à 18h. Je suis désolé pour votre mari mais s'il vous plaît vous pouvez me rendre mon ballon. - Idriss je suis sûre que la vieille dame a aimé ton message ».

« T'as écrit quoi, Idriss ?  - Je lui ai écrit une vraie lettre d'amitié, une lettre pour l'encourager ! annonce Idriss tellement fort que j'ai failli faire une crise cardiaque. - Et donc elle t'a renvoyé une lettre attachée à ton caillou ? - Oui, et je suis content qu'elle l'ait fait, mais le seul problème c'est que je me suis pris ma pyrite dans le genou, mais ne vous inquiétez pas je vais bien, a dit Idriss. - Mon pauvre Idriss ça va tu n'as pas mal ? ajoute Lisa. - Oui, merci de t'inquiéter pour moi Lisa, ajoute Idriss, rouge comme la sauce tomate de mes spaghettis ».

« T'as écrit quoi, Idriss ?  - J'ai écrit... Idriss prolonge le suspens. Bonjour, je m'appelle Idriss, votre voisin du deuxième. Je vous écris car vous m'avez l'air triste et nous pourrions tenir une correspondance. Et me rendre mon ballon, svp ! - C'est sympa, dit Lisa. - Oui, sauf que quand la pyrite est revenue, il y avait un petit bout de papier. - Et alors, il y avait marqué quoi dessus, dis-je ? - La note de la véranda ».

« T'as écrit quoi, Idriss ?   - Je lui ai écrit rendez-moi mon ballon ou je m'en prends à vos enfants et j'ai mis une photo de ses enfants. J'ai mis si vous voulez que vos mioches, il ne leur arrive rien, il nous faut notre balle - des œufs - de la farine - du lait - du fromage - du sucre - du papier toilette - des panzani - de la charcuterie halal.  - Mais tu ne voulais pas juste la balle, dit Lisa.  - Mais tu ne vas même pas prendre le petit-fils avec tes minuscules bras, que je dis en ricanant. - Mais ma mère m'a dit de faire les courses, mais j'ai la flemme du coup je demande à la vieille, dit Idriss »

« T'as écrit quoi, Idriss ?    - J'ai écrit : chère vieille dame, pourquoi tournez-vous en rond tout le temps, faites d'autres choses, rigolez et plein d'autres choses. Conseil de voisin. - Idriss, c'est quoi cette lettre, t'as cru que tu étais qui ? - Thomas, tu n'as pas besoin de parler comme ça à ton ami, dit Lisa. - Thomas, j'te parle plus, dit Idriss. - Bravo ! Tu l'as vexé, dit Lisa, hystérique ».